Sur la scène de la collision entre un TGV et un TER près de Pau, le 17 juillet. | AP/Bob Edme
Un TGV reliant Tarbes à Paris, qui transportait 178 personnes, a été percuté par un TER avec 60 passagers à son bord, jeudi 17 juillet. La collision s’est produite vers 17 h 30 près de la commune de Denguin, à 18 kilomètres de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques.
- 40 blessés dont 4 graves
Le dernier bilan fourni par la préfecture fait état de 36 blessés légers et de 4 blessés graves. Au moins trois d’entre eux ont été évacués par hélicoptère vers un hôpital de la région, dont deux personnes âgées qui se trouvent en réanimation, dans un état très grave. L’une d’entre elles a « son pronostic vital engagé » a annoncé le secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier.
Sur son site Internet, le quotidien local Sud-Ouest mentionne parmi les blessés graves un nourrisson (dont l’AFP a déclaré ensuite qu’il était hors de danger), un enfant de 10 ans, et le mécanicien du TER.
- La signalisation soupçonnée
Interrogée par Le Monde, la SNCF estime qu’« à ce stade, il est beaucoup trop tôt pour donner des causes » à cet accident, réfutant les hypothèses déjà avancées, comme un ralentissement imprévu du TGV du fait des fortes chaleurs. La direction de la communication de la SNCF a précisé qu’une enquête interne serait ouverte, en plus de l’enquête judiciaire.
Selon les témoins, le TER aurait percuté par l’arrière le TGV alors que les deux convois roulaient dans le même sens. Le TGV circulait à faible allure lorsqu’il a été percuté.
« Il faut savoir que le système de signalisation était en maintenance », a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi le secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, qui a annoncé des révisions « dans tout le réseau ». « Y a-t-il un lien de causalité entre la maintenance et l’accident, rien ne permet de l’affirmer ni de l’exclure », a-t-il ajouté en précisant que « les systèmes de signalisation (de ce type) qui sont en maintenance doivent être vérifiés » sur tout le réseau. M. Cuvillier a indiqué que le bureau d’enquête sur les accidents de transport terrestre (BEATT) avait été saisi.
Selon le directeur général de la SNCF, Alain Krakovitch, qui s’est rendu sur place avec le secrétaire d’Etat, l’accident a effectivement pu être entraîné par ce signal de maintenance, resté en rouge en permanence :
« Quand un feu reste au rouge, il faut tout de suite intervenir et réguler la vitesse, ce qui s’est passé pour le TGV mais pas pour le TER. Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’a vu le conducteur du TER ? Pourquoi a-t-il cru qu’il pouvait rouler à vitesse normale, alors que le TGV, non ? C’est tout cela que l’enquête devra démontrer. »
- « Un accident inédit »
« C’est un accident absolument exceptionnel, inédit, inhabituel », a déclaré M. Cuvillier, en se demandant comment un TGV avait pu passer « sur un lieu à vitesse réduite suite à une signalisation, et comment quelques minutes après un TER emprunte la même voie à une vitesse normale ».
« Y a-t-il une erreur technique, doublée d’une erreur humaine ? Rien ne permet de le dire. L’enquête approfondie, immédiatement confiéé au BEATT, organisme d’investigation indépendant qui a été saisi sur-le-champ, devra le dire, ainsi que l’enquête diligentée par la SNCF et l’enquête judiciaire. »
Il a souligné que l’accident était « bien différent de Brétigny[-sur-Orge] » (Essonne), l’accident ferroviaire qui s’était produit il y a presque un an jour pour jour, le 12 juillet 2013, où sept personnes avaient péri, car la voie n’est pas en cause.
Le Monde.fr avec AFP | 17.07.2014 à 19h25 • Mis à jour le 18.07.2014 à 10h01