Concurrence de la SNCF par des bus !

Voici la copie d’un article qui faire plaisir à plus d’un !(La vie Du Rail et des Transports)

Si Eurolines avait fait grand bruit en février dernier pour annoncer son intention de proposer dès le mois de mai plus de 500 trajets entre les régions françaises, la société est cette fois-ci beaucoup plus discrète. C’est sans tambours ni trompettes qu’elle a mis en ligne cet été ses billets pour les six premières liaisons. « Les ventes ont ouvert le 8 juillet sur les six lignes pour lesquelles nous avons obtenu l’autorisation du ministère des Transports, fin juin », se borne-t-on à confirmer au service communication. Il s’agit de dessertes en cabotage, comme le permet le décret d’application.
Quid des 494 autres lignes envisagées par la filiale de Veolia Transport ? Elles sont visiblement en attente des autorisations ministérielles. « Nous avons pris du retard sur notre agenda et avons un certain nombre de demandes en instances », confirme-t-on laconiquement. Les premières villes concernées sont toutes situées dans l’ouest de la France : Caen, Rouen, Rennes, Nantes et Angers, toutes desservies au départ de Paris. Et s’y ajoute un Rennes – Rouen. Une offre qui s’adresse aux habitués d’Eurolines, dont 46 % de la clientèle sont constitués d’étudiants et de jeunes trentenaires à petits revenus. Huit billets sur dix sont achetés au cours des quatre jours précédant le départ, à des prix garantis « les plus bas du marché ».
Il s’agit bien de dessertes en cabotage, c’est-à-dire en faisant faire des escales aux autocars effectuant des liaisons internationales, seule possibilité actuellement ouverte par la loi française. Suite à l’autorisation de Bruxelles, en 2010, un décret d’application est paru en novembre 2010, puis un arrêté en janvier 2011, fixant les conditions à remplir pour les opérateurs. Exigence impérative : le chiffre d’affaires réalisé sur la partie nationale doit représenter moins de la moitié de la totalité du CA de la ligne. Les places proposées par Eurolines sont donc puisées dans le stock des invendus des liaisons internationales, qui affichent un taux de remplissage de l’ordre de 60 à 70 %.
Sur le papier, tout est clair, alors, pourquoi tant de mystère et ce lancement en catimini ? La situation agace un peu le président de la FNTV, Michel Seyt, même s’il salue cette première. « Le ministère des Transports n’est pas en mesure de donner des informations précises sur l’examen et l’avancée des autorisations, on se demande pourquoi, s’interroge-t-il. Nous sommes plutôt en retard par rapport à des pays comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. Avec notre très forte culture du train, c’est comme si la France autorisait ces dessertes de cabotage à contrecœur. »
Cette ouverture préfigure l’évolution future promue par la FNTV, qui nécessite une révision de la Loti et est en cours de discussion avec le ministère : la mise en œuvre d’une offre interrégionale structurée à l’initiative de deux ou trois régions sans autorisation ministérielle – c’est aussi l’objet de l’amendement d’Hervé Mariton. « Il y a un marché pour l’autocar express, notamment sur des transversales mal desservies en train comme Clermont – Montpellier, estime le président. Nous espérons que quelques expérimentations verront le jour au cours des douze prochains mois… » Il est toutefois à craindre des réticences de certaines régions, qui risquent d’y voir une concurrence avec le TER. Pourtant, la loi a déjà prévu un verrou, puisque dans le cadre du cabotage les AOT peuvent contester une desserte en car qui menacerait l’économie d’une ligne existante.
    
Cécile NANGERONI
 
Carte d’identité
– Eurolines est une association de 32 entreprises de transport privées créée en 1985. La marque fédère le plus vaste réseau de transport par car d’Europe : 600 destinations (Europe et Maroc) au départ de 92 villes de France, mais aussi d’un pays à l’autre (un Sicile – Helsinki ou un Casablanca – Moscou sont notamment proposés).
– En 2005, Veolia Transport est devenu actionnaire à 100 % du groupe VT-Eurolines, si bien que Veolia détient et exploite la marque en Belgique, en France, aux Pays-Bas et au Portugal, et est en partenariat en Pologne, Espagne et République tchèque.
– En 2009, 110 millions de kilomètres ont été parcourus sur le réseau Eurolines, qui a accueilli près de 4 millions de voyageurs en 2010.
– Près de 500 véhicules circulent quotidiennement, soit 2 % des déplacements motorisés intereuropéens.
 
Le match autocar/train
Pour chacune des destinations, nous avons interrogé les sites Internet d’Eurolines et de la SNCF, avec une date de départ imminente et une lointaine. A noter que la desserte Eurolines se résume à trois allers-retours par semaine, c’est-à-dire un trajet proposé un jour sur deux, soit les mardis, jeudis, et samedis au départ de Paris. Et si le match tarifaire est parfois serré, le temps de parcours est toujours en faveur du train, a fortiori pour les trois liaisons assurées en TGV. Voici les résultats :
• Paris – Rouen : dans un mouchoir
En autocar, le trajet dure 1h45 et le billet ne coûte que 8 €. En train, 1h10 à 1 heure 38 suffit pour un prix de 21,60 € en Intercités tarif normal et de 16 € en Prem’s.
• Paris – Caen : parfois au même prix
Eurolines assure la liaison en 3h30, tandis que la SNCF le fait en 1h48 ou 2h34. Le car coûte 15 €, le train 32,90 € en tarif normal, mais on peut trouver un Prem’s pour 15 € !
• Paris – Angers : kif-kif seulement en Prem’s
A partir de 17 € le parcours de 4h45 en autocar (parfois à 22, 27 ou 33 €), tandis que le TGV file en 1h30 ou 1h47 et offre des Prem’s à 28 €, et des billets plein tarif loisirs à 58,70 €, des loisirs réduits à 40, 41, 43 ou 46 €, entre autres.
• Paris – Nantes : gros avantage au TGV
Il faudra patienter six longues heures dans le car et débourser au moins 22 € (mais il en coûte 27 ou 33 € en dernière minute ou le samedi), alors que le TGV trace sa route en 2h01 (meilleur temps) et au pire 2h22 pour un prix de 58,70 € en plein tarif loisirs, le billet loisirs réduit pouvant descendre à 44 €, le Prem’s étant à 33 €.
• Paris – Rennes : l’autocar ne fait pas le poids
Moyennant 24 € et 5h45 d’autocar, les voyageurs qui ne sont pas pressés arriveront à bon port. Le TGV lui emmènera les voyageurs en 2h04 ou 2h31 pour 55,80 € (loisirs plein tarif) ou 35 € s’ils arrivent à dénicher un billet Prem’s.
• Rouen – Rennes : vive l’autocar !
Sur cette liaison qui n’est jamais directe en train, la SNCF ne fait pas le poids. Il faut passer par Paris ou Le Mans, voire les deux pour rallier ces deux villes de province, soit un temps de parcours allant de 4h12 à 5h58 pour couvrir 315 km ! Le tarif est à l’avenant : 71,20 € en plein tarif loisirs via Paris, ou 58 € via Le Mans. On peut aussi trouver des Prem’s à 57 ou 61 €. Le match est gagné haut la main par le car qui devrait faire le plein en promettant un trajet de 4h et moyennant un tarif défiant toute concurrence : à partir de 19 € !

PS: les comparaisons trains/bus me semble plus précises que celles parues dans la presse classique!

stephadc

0 Replies to “Concurrence de la SNCF par des bus !”

  1. Quand les horaires seront tellement détendus qu'il faudra 1h30 pour faire Chartres-Montparnasse, vous verrez, les trains rouleront encore plus lentement et stationneront un quart d'heure à Rambouillet !

  2. C est une parade trouvée pour que vos trains si il arrive un incident puisse rattraper du temps et être à l heure à Paris ou Chartres dans l autre sens !!

  3. À peu près une fois sur 2! Mais ça dépend des semaines, y'a des semaines ou ça marche mieux et des semaines catastrophes

  4. Je fais une moyenne de trois fois par semaine minimum, cumul TER / RER. Il y a qq rares semaines calmes et des semaines qui cumulent de manière phénoménale, matin et soir. On peut par exemple parler de ce matin, où il aurait été très simple de faire passer un message dans les trains et de limiter voir même annuler notre retard. Mais comme d'hab nous sommes en retard pas la SNCF alors qu'elle importance !

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