Dans les Echos du jeudi 20 janvier : Sous le feu des critiques, la SNCF dévoilele traitement de ses 12 lignes « malades »

Source: Quotidien "Les Echos" du jeudi 20 janvier 2011.

20/01/11 | 07:00 | Renaud Honore

Sous le feu des critiques, la SNCF dévoilele traitement de ses 12 lignes « malades »

Le conseil d'administration étudie ce matin la liste, que « Les Echos » ont pu obtenir, des lignes sur lesquelles l'entreprise publique va concentrer ses efforts. Le traitement appliqué, encore flou, devrait produire des effets d'ici à deux ans. Un audit sur les causes des retards doit être mené.

Sous le feu des critiques, la SNCF dévoilele traitement de ses 12 lignes « malades »

Est-ce que cela suffira à éteindre l'incendie qui menace ? Le conseil d'administration de la SNCF doit se pencher ce matin sur l'examen des 12 lignes « malades » sur lesquelles l'entreprise publique veut concentrer ses efforts pour améliorer la qualité de service. Une réponse directe à la cascade de problèmes hautement médiatisés qui s'abat sur la compagnie ferroviaire depuis quelques semaines : d'abord le train Strasbourg-Port-Bou, qui met treize heures à arriver à destination, puis cette grève d'usagers qui prend chaque jour un peu plus d'ampleur et met en lumière tous les problèmes actuels du système ferroviaire français (lire ci-dessous).

Pour désamorcer les critiques, la compagnie ferroviaire a donc prévu de communiquer autour de ces fameuses « 12 lignes malades ». Selon nos informations, elles peuvent être divisées en plusieurs catégories. D'abord, les lignes franciliennes, avec les RER A et D, ainsi que la ligne de banlieue N (vers Rambouillet, Dreux et Mantes-la-Jolie). Viennent ensuite les trains régionaux, avec Nîmes-Perpignan, Paris-Chartres-Le Mans ainsi que toutes les lignes autour de l'agglomération lyonnaise (ce qu'on appelle « l'étoile de Lyon »). Pour les Corail Intercités, on retrouve Paris-Clermont, Paris-Orléans-Tours, Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Amiens. Enfin, deux lignes TGV sont concernées, en lien direct avec la grève des usagers : Paris-Le Mans et Paris-Tours. Paris-Lyon, un temps évoqué par Guillaume Pepy, le président de la SNCF, n'est finalement pas retenu car un plan y est déjà engagé. Les trains de nuit Lunea pourraient également être concernés.

La liste était celle arrêtée hier dans la journée. Peut-elle encore évoluer ? Nul ne le sait, tant son élaboration a été mouvementée. Son principe a été annoncé à la radio le 9 janvier par Guillaume Pepy, mais personne ne savait alors quelles étaient précisément ces lignes. Chez RFF (Réseau Ferré de France), pourtant propriétaire des rails, on ne connaissait d'ailleurs toujours pas il y a deux jours la liste exacte.

Un audit pour les retards

Le remède appliqué à ces lignes reste encore à définir. Il s'agit d'une « action décentralisée au niveau des lignes et au plus près de la perception et des attentes des clients », écrit Guillaume Pepy dans une lettre à Hubert du Mesnil, le président de RFF, dont « Les Echos » ont obtenu une copie. Des baromètres de satisfaction des clients vont être mis en place et surtout un audit va être mené pour préciser les causes des retards, entre celles relevant de la SNCF, de l'infrastructure et de l'externe (malveillance, suicides etc.). En revanche, nulle évocation d'un coût ou d'un financement précis. « C'est extrêmement flou. Or, il ne faudrait pas créer des attentes qui pourraient devenir des illusions », estime un cadre de l'entreprise. En interne, on évoque un horizon de vingt-quatre mois avant de voir les premiers effets de ce traitement.

Cette précipitation montre à quel point l'état-major de l'entreprise prend la question au sérieux.« Nous sommes sur un sujet sensible dans notre relation à l'opinion », analyse un cadre de la maison. Les problèmes sont d'autant plus difficiles à traiter que les cheminots admettent mal cette déferlante médiatique, qui fait oublier « tous les efforts des cheminots en décembre, quand il a fallu faire rouler les trains coûte que coûte », rappelle l'un d'eux. Du coup, Guillaume Pepy doit naviguer entre ces deux écueils. Devant les médias, le dirigeant pointe « la crise de croissance » vécue par la SNCF ; en revanche, dans le dernier numéro du journal interne, le discours est différent : « Je ne confonds pas l'incroyable bruit médiatique et la réalité des choses », explique-t-il, ajoutant : « Il y a eu une mobilisation exemplaire pendant l'épisode neigeux, mais, comme d'habitude, dans les médias, ça, on n'en parle jamais ! »


RENAUD HONORE, Les Echos

0 Replies to “Dans les Echos du jeudi 20 janvier : Sous le feu des critiques, la SNCF dévoilele traitement de ses 12 lignes « malades »”

  1. C'est pour mieux préparer les feux de talus de l'été prochain. Tiens si le printemps est sec, ils pourraient même débuter dès Avril!

  2. En même temps,il n'y a plus de risque de chutes de feuilles pour l'automne prochain ^^. Que fait le propriétaire de cette parcelle(n'appartiendrait-elle pas à un particulier ? hum hum !)

  3. Je ne pense pas que la parcelle appartienne à un particulier, on voit très nettement la cloture de séparation en bas du fossé pour la 1ère photo et la seconde photo c'est un talus très haut (on voit le toit de la maison)donc c'est soit communal mais du fait que cela borde les voies c'est plutôt SNCF. Et ça correspond bien au "broyage" que l'on a vu le printemps dernier le long des voies.

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