La concurrence pour 2019 !

Sueurs froides à la SNCF. L’entreprise publique risque de perdre son monopole historique sur toutes les lignes, en particulier les lignes à grande vitesse, en 2019. C’est à cette date que Bruxelles veut libéraliser complétement le marché ferroviaire en Europe. Selon le quotidien économique Les Echos, la Commission devrait dévoiler fin janvier un texte législatif qui prévoit de rendre possible la concurrence sur tout le réseau.

 

    Une bombe dans le monde ferroviaire.

    Depuis 2009, la concurrence est ouverte uniquement sur les lignes internationales. Les nouveaux arrivants se font rares. Seule Thello, entreprise commune entre l’Italien Trenitalia et le Français Veolia Transdev, propose depuis fin 2011 des trains de nuit reliant Paris et Dijon aux principales villes du Nord de l’Italie. Mais Thello ne s’en est jamais caché : la jeune compagnie ferroviaire «nouvelle génération», comme elle se présente, souhaite faire ses armes sur ce créneau avant de voir plus grand et de se frotter à la SNCF sur ses lignes les plus rentables, telles que Paris-Lyon ou Paris-Lille. Et des mastodontes telle que la Deutsche Bahn, équivalent allemand de la SNCF, viendront certainement taquiner la compagnie ferroviaire nationale sur son terrain de jeu.

    Plusieurs compagnies pour exploiter une ligne

    L’annonce de ce texte législatif est une demi-surprise, Bruxelles ayant depuis des années affirmé que le projet était dans les tuyaux. En revanche, le choix des modalités de cette concurrence est une vraie nouvelle qui ne va pas ravir la SNCF. La Commission souhaite que chaque opérateur puisse mettre des trains sur n’importe quelle ligne. En résumé, que la concurrence se fasse sans restriction, en «Open Access». Oubliée donc, l’idée qu’un opérateur unique remporte un appel d’offres pour exploiter une zone géographique précise. Une féroce bataille sur les prix s’annonce sur des lignes comme Paris-Marseille pour attirer les voyageurs.

    En région, Bruxelles veut que des appels d’offres soient obligatoirement mis en place pour l’exploitation des lignes TER, alors que jusqu’à présent, les textes prévoyaient que les élus locaux choisissent ou non d’y recourir.

    La SNCF ne pourra pas gérer les rails et exploiter des lignes

    Néanmoins, des aménagements sont à prévoir. En effet, les eurodéputés doivent donner leur accord au texte, qui risque de provoquer des discussions animées. D’autant que, comme le rappelle Les Echos, la Commission veut renforcer la séparation entre le gestionnaire des lignes, RFF aujourd’hui, et les transporteurs, estimant que c’est une condition sine qua non pour instaurer une concurrence loyale. En clair, la SNCF ne pourra pas à la fois exploiter les lignes et gérer les rails. Or, c’est exactement ce que veut faire le gouvernement français, qui milite pour un rapprochement entre la SNCF et RFF.

    Un autre sujet devrait aussi arriver sur le tapis : la gestion des gares. Si on suit la logique de Bruxelles, il faudra également qu’elles soient gérées par une entité indépendante pour assurer des conditions égalitaires d’exploitation entre tous les transporteurs. Pas sûr que la SNCF soit prête à lâcher les gares, qu’elle rénove et transforme en véritables centres commerciaux rentables pour les plus grandes, depuis quatre ans. Autre problème : toutes les gares sont dimensionnées à l’heure actuelle pour accueillir un seul opérateur. Notamment celles où passent les TGV, Il sera nécessaire de les redimensionner afin d’installer plusieurs compagnies. Un beau casse-tête en perspective.

    LeParisien.fr

     

    Enfin !

    Les députés européens aurient ils eut un susaut d’intelligence ?

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