Le Monde.fr avec AFP | 21.01.2014 à 01h50 • Mis à jour le 21.01.2014 à 08h57
Le résultat de la SNCF devrait être dans le rouge en 2013, du fait de la dépréciation des TGV, et 2014 connaîtra d’importants travaux, a annoncé le président de la Société nationale des chemins de fer français, Guillaume Pepy, lundi 20 janvier lors de ses vœux à la presse.
« Nos commissaires aux comptes nous imposent ce qui s’appelle un test de valeur sur le parc des TGV […], dont le montant, qui n’est pas fixé aujourd’hui, sera à déduire du résultat de la SNCF », a indiqué Guillaume Pepy, lors de ses vœux au siège de la compagnie ferroviaire à Saint-Denis.
« Il y aura un résultat exceptionnel négatif qui viendra en déduction du résultat de l’année », a-t-il ajouté, faisant état d’un « résultat récurrent qui sera positif » mais plongera dans le rouge du fait de cette dépréciation du parc TGV. Les résultats financiers de la compagnie seront publiés le 13 février.
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Par ailleurs, « 2014 sera une année de travaux », a-t-il déclaré. En Ile-de-France par exemple, ils seront multipliés par 2,5 par rapport à 2012, « ça nous effraie ». Ces travaux auront un impact sur la circulation.
APPLIQUER « LES MÉTHODES INDUSTRIELLES AU CHEMIN DE FER »
Le président de la SNCF, évoquant le « rythme de transformation » de l’entreprise, s’est dit « décidé à l’accélérer ». Il souhaite notamment « produire moins cher », appliquer « les méthodes industrielles au chemin de fer » et continuer à « diminuer les coûts d’investissement », soulignant que « ce sont 150 millions d’euros que nous n’avons pas dépensés en 2013 ». « Il faut faire baisser les coûts pour faire baisser les prix », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la marge opérationnelle du fret ferroviaire, qui était de – 400 millions d’euros en 2010, devrait être de – 170 millions d’euros en 2013, et passer à – 120 millions en 2014.
Un « nouveau modèle de TER » devrait également être proposé aux régions, dont plusieurs ont fait part de leur grogne envers la SNCF. Guillaume Pepy, à la tête de la SNCF depuis 2008, souhaite « un nouveau modèle de production, moins cher ».
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Il a également évoqué le cadre social harmonisé, qui concernera l’ensemble des entreprises ferroviaires, et pour lequel les négociations ont commencé : « Notre obsession, c’est la préparation de la concurrence. La date relève des politiques. On met le paquet sur le cadre social harmonisé. […] C’est la condition pour que le secteur s’en sorte. »
Concernant les wagons-restaurants des TGV, qui ont changé de prestataire en novembre dernier, il a indiqué qu’il y a « encore des problèmes d’approvisionnement », mais il s’est réjoui de la « fin du sandwich TGV ».
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HUCHON INQUIET
Jean-Paul Huchon, président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), s’est dit lundi « très inquiet » de l’exploitation des lignes de train dévolues à la SNCF, notamment après des incidents sur le RER B, pourtant rénové.
« On a l’impression, alors que des centaines de millions d’euros s’abattent sur le transport public, que l’exploitation quotidienne ne fonctionne pas », a déploré le président du STIF, qui avait reçu en novembre, avec les autres élus franciliens du conseil d’administration Guillaume Pepy, et la directrice générale de Transilien, Bénédicte Tilloy.
« Chaque fois qu’un incident de trafic se produit, d’un seul coup semble se détricoter l’acquis initial. On vient ainsi de dégager 500 millions d’euros pour le seul RER B, à la fois pour le matériel et l’infrastructure, et ce sont des centaines de milliers de personnes qui sont affectées par un problème électrique ! » a renchéri M. Huchon, trouvant cela « choquant ».