Le déraillement du TGV d’essai près de Strasbourg et la présence d’enfants restent inexpliqués

 

 
Les équipes de secours, sur les lieux du drame, samedi 14 novembre.
Les équipes de secours, sur les lieux du drame, samedi 14 novembre. VINCENT KESSLER / REUTERS

Une rame d’essai de TGV, circulant avec de nombreux techniciens à bord, a déraillé samedi 14 novembre à Eckwersheim, près de Strasbourg, avant de chuter dans l’eau d’un canal. L’accident a fait au moins 11 morts et 37 blessés, dont 12 en état d’urgence absolue, selon les gendarmes. Le bilan est provisoire, cinq personnes sont portées disparues et le nombre exact de passagers (officiellement 49) reste toujours inconnu.

Dimanche, la SNCF ajoutait qu’il y avait « quelques enfants à bord », notamment parmi les blessés. « L’enquête doit déterminer le nombre de personnes présentes dans le train » et combien parmi elles « n’étaient pas habilitées à y être », a ajouté le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, interrogé par France Info. « Ce n’est pas une pratique que la SNCF reconnaît, a-t-il ajouté. On n’est pas dans une phase touristique ou dans une phase amicale. Un train de test est un train de test. »

De nombreux secours

« A l’heure actuelle, l’accident est inexpliqué. Personne n’est capable d’établir [les] causes » du déraillement, a-t-il aussi déclaré à la presse, dimanche, refusant de confirmer que la vitesse du train (quelque 350 km/h) est la cause de l’accident. « L’hypothèse criminelle n’est pas écartée, mais n’est pas privilégiée », a déclaré de son côté le procureur adjoint de Strasbourg, Alexandre Chevrier, lors d’une conférence de presse dimanche. Il n’y aurait aucun lien avec les attentats qui ont eu lieu la veille à Paris.

L’accident est survenu sur une portion de voie pas encore ouverte au trafic commercial. Il s’agit de l’extension de 106 km de la ligne à grande vitesse (LGV) Est, qui devait initialement ouvrir commercialement en avril 2016. Ce parcours mène de Baudrecourt, en Lorraine, à Vendenheim, au nord de Strasbourg.

Depuis septembre, la SNCF a commencé ses essais dynamiques sur la ligne. Vendredi 13 novembre, le site de la LGV Est, géré par SNCF Réseau, le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire, avait même posté une vidéo pour présenter ces essais dynamiques.

Avant toute ouverture de nouvelle ligne, une rame d’essai, qui ressemble visuellement à une rame commerciale, teste la LGV. Il s’agit en fait d’un véritable laboratoire sur rails. Cette rame « contient les outils de mesures capables de mesurer toutes les caractéristiques de la ligne. Durant les marches d’essai, les ingénieurs et techniciens vérifient les résultats et la conformité des données par rapport aux critères de référence », indique le site de la LGV Est.

« Evaluer les accélérations »

Dans le cas précis de cette nouvelle portion, la rame d’essai devait réaliser 200 allers-retours pour atteindre la vitesse de 352 km/h, « soit 10 % de plus que la vitesse d’exploitation » (320 km/h) entre septembre 2015 et la fin du premier trimestre 2016, indique le gestionnaire de l’infrastructure. Selon SNCF Réseau, l’objectif est d’être attentif « à la qualité de l’infrastructure et au confort futur des voyageurs ».

Selon le site de la LGV Est, ces tests permettent d’« évaluer les accélérations verticales, longitudinales, transversales auxquelles les passagers peuvent être exposés, grâce à des appareils appelés accéléromètres, [de] s’assurer de la constance de la tension du courant et de la bonne qualité du captage du courant par le train, [de] contrôler la qualité et la fiabilité des systèmes de communication radio GSMR [et] le bon fonctionnement des systèmes de contrôle commande ».

Selon SNCF Réseau, « cette phase est indispensable à l’obtention de l’autorisation de mise en exploitation commerciale, qui sera délivrée par l’Etablissement public de sécurité ferroviaire à la fin du premier trimestre 2016 ». En raison de cet accident, la mise en service de la ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg, qui devait intervenir en avril 2016, sera reportée, a affirmé dimanche à Paris Jacques Rapoport, numéro deux de la SNCF.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.