Les régions refusent de payer le surcoût de la réforme des retraites des cheminots

Encore une mauvaise nouvelle après la hausse prévue de l’électricité !

« Un surcoût lié à la réforme des retraites à la SNCF en 2007 est aujourd’hui refacturée aux régions. […] En échange d’un allongement de leur durée de cotisation, les cheminots ont obtenu diverses compensations (nouvel échelon d’ancienneté, compte épargne-temps…) qui, au total, coûtent 80 millions par an à leur entreprise en rythme de croisière. […] Pour la Bourgogne, «Le surcoût, qui a été de 1 million en 2008 et de 1,5 million en 2009, atteindra 2 millions en 2010 et 5 millions par an par la suite», rapporte François Patriat, le président PS du conseil régional. L’ARF [Association des régions de France] n’a pas encore calculé le montant de la surcharge globale pour les 22 régions. Mais il devrait se chiffrer à plusieurs dizaines de millions d’euros.
[…]
depuis la réforme de la taxe professionnelle, les conseils régionaux ne perçoivent que des impôts dont ils ne peuvent moduler le taux. Le fait que l’État refuse de compenser aux régions le surcoût des retraites des cheminots passe donc très mal. » ( Le Figaro, 4 juin ) Plusieurs Régions ont donc fait appel auprès des tribunaux administratifs pour obtenir gain de cause auprès de l’Etat.

Voilà qui ne va pas arranger nos finances régionales ni le TER. Et la réforme de la taxe professionnelle entraînant maintenant une politique de rigueur, on est pas dans la merde…

Mais bon çà leur fait une prime d’électricité aux cheminots : « Des travaux effectués en 2006 par l’Université de Berne montraient que la probabilité pour les conducteurs de train de contracter la maladie d’Alzheimer était trois fois plus élevée.  » ( Le Figaro, 27 mai )

Et avoir 1000 usagers dans le dos pour un TER voire 1500 seul dans sa cabine, avec des gestions parfois délicates à gérer (comme la rupture de caténaire sur une rame de RER C il n’y a pas longtemps par exemple qui a fait un beau son et lumière et paniqué les usagers), ou des wagons de marchandises pas toujours rassurantes (produits chimiques ou convois nucléaires) mérite salaire et retraite correctes. La SNCF à force de minimiser les incidents donne l’impression d’un métier où il suffit d’actionner quelques manettes. Et si le métier de pilote d’avion est glorifié dans les médias, celui de cheminot est mis aux cachots. Qui ne se souvient pas des reportages sur les conducteurs de TGV et le fameux raccourci : ils n’ont qu’à appuyer sur un bouton toutes les 5 minutes… sans dire que c’est pour prévenir l’endormissement avec le terrible ennui de la conduite d’un TGV… L’association de notre ligne ne fait rien non plus bien au contraire pour redorer l’image des cheminots, et mets de l’huile sur le feu… Pas politiquement correct mais l’association emmène dans une direction qui n’est pas la bonne, je ne souhaite plus être embarqué dans cette guéguerre cheminots/usagers (qui est en train de mal tourner sur la ligne TER Grasse-Vintimille).

Ce qui me reste au travers de la gorge c’est que l’Etat refile une bonne partie de la patate chaude aux régions sans les avertir, qu’on fasse des transferts – à vérifier – de la caisse de retraite du régime général pour masquer ce qui est une subvention à Bruxelles. Et le problème général du vieillissement de population c’est de faire peser trop de charges sur les jeunes générations dans l’économie capitaliste d’aujourd’hui. Le problème est insoluble dans une économie en concurrence mondialisée… où le rapport capital/travail est de plus en plus défavorable, avec des libéralisations qui n’en sont pas quand l’économie est faussée par le dumping social et environnemental, des subventions à droite et à gauche, des règlements x ou y, etc.

Avec les gains de productivité, on devrait pouvoir travailler moins… et gagner plus… et non devoir travailler plus… pour gagner moins… des gains de productivité il y en a eu à la SNCF et il y en a encore. Ce serait donc légitime que les cheminots en profitent un peu ! Ce système est corrompu, nous fout en « mode panique » sans savoir ce qu’il faut faire, et nous exacerbe les uns contre les autres dans tous les sens… On est pris dans la nasse à devoir travailler plus et gagner moins malgré les progrès techniques, personnels devenus des « ressources humaines » comme des ressources minières bonnes à exploiter. J’en arrive souvent à espérer un gros Krach 40 pour que ce système s’arrête.

En attendant on est coincés… Alors faut pas être devin pour savoir que ce sera des nouveaux trains en moins, un service de plus en plus dégradé, avec à chaque fois un mois de mai pire que celui du mois d’octobre… surtout avec la hausse de 25 % d’électricité par là-dessus qui attend SNCF et RATP pour satisfaire Bruxelles… Soit on reste coincés, soit il faut se décider à les coincer… Va falloir faire pression avec la Région pour compensation des surcoûts liés à la réforme des retraites des cheminots et à cette future réforme de l’électricité qui s’annoncent douloureuses pour le TER. Sinon comment investir pour moderniser la ligne et faire face à l’accroissement continu du nombre de voyageurs sur la ligne et le réseau Montparnasse ?

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