Un milliard d’euros va être investi pour rénover et développer le réseau en Île-de-France en 2014

Alors que le service se dégrade, un milliard d’euros va être investi pour rénover et développer le réseau en Île-de-France en 2014 et 1,386 en 2015. Pour faire les travaux, des lignes seront fermées.

« La question est : comment on le raconte aux usagers déjà à cran, comment on le gère en termes de régularité et en termes de confiance dans le service ». Mi-janvier, lors de ses vœux, à la presse, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, ne cachait pas ses craintes à l’aube d’une phase de travaux sans précédent en Ile-de-France pour moderniser cette infrastructure saturée, complexe et âgée.

« Les résultats de qualité de service ne sont pas au niveau des attentes clients et du Stif (l’autorité organisatrice des des transports), renchérit Yves Ramette, le directeur général RFF et SNCF Infra pour l’Île-de-France, pour qui cette région est « une priorité nationale ».

Si les investissements ont repris en Île-de-France depuis 2009, ils vont être atteindre des niveaux records au cours des deux prochaines années.

Investissements
« En 2014, un milliard d’euros seront consacrés à l’amélioration de la qualité de service en Île-de-France et 900 recrutements seront réalisés », a indiqué Yves Ramette

En 2015, ce sera 1,386 milliard. Entre 2015 les investissements seront multipliés par 2,5 par rapport à 2012. Un mélange de renouvellement et de développement. « Le financement est classique. Le renouvellement est à la charge de RFF, la modernisation à l’Etat et à la Région », explique Jacques Rapoport. Objectif : améliorer l’efficacité de 20%, et augmenter de 40% la production à partir de 2015 (par rapport à 2013).

Fermeture de lignes
Problème, on ne fait d’omelette sans casser des œufs. Et pour remettre les choses en état, il va falloir prendre des décisions lourdes, qui vont pénaliser les usagers, déjà excédés par les retards en cascade. En plus des traditionnels travaux de renouvellement, des interventions « complémentaires qui méritent une opération coup de poing » sont prévues.

Ces opérations ciblées nécessiteront des « interruptions de trafic spécifiques en accord avec le STIF », a précisé Yves Ramette, citant notamment deux semaines d’interruption entre Pontoise et Gisors pour débroussailler. Jean-Paul Huchon, président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), s’est déclaré prêt à autoriser de coupures totales du trafic de certains trains de banlieue pour accélérer la rénovation des lignes. Les fermetures devraient essentiellement avoir lieu la nuit, le dimanche, pendant l’été. Certaines lignes pourraient toutefois ne pas fonctionner pendant plusieurs semaines.

Ce plan de travaux estivaux va être communiqué aux élus « dans des délais courts ». Il doit s’accompagner d’un plan alternatif de transport des passagers, notamment en bus. Une logistique colossale. L’an dernier la coupure du RER B (dans la partie nord) pendant 4 jours avait nécessité l’utilisation de 300 bus.
RER : 4 millions de passagers par jour dans 10 ans

Le service en Île-de-France est énorme. Il combien à la fois un service francilien et national. Au total, 7.500 trains circulent chaque jour, dont 6.500 Transiliens, lesquels transportent des un nombre de passagers colossal. A lui seul le trafic du RER B est supérieur à l’ensemble du trafic TER national. Le trafic du RER A est trois fois supérieur à celui du TGV. « Au total, les RER transportent 3 millions de passagers par jour aujourd’hui, contre 2 millions en 2000. Dans dix ans, ce sera 4 millions », explique Bénédicte Tilloy, directrice générale SNCF Transilien. Or le nombre de trains n’a pas évolué depuis 12 ans.

Des travaux sur le reste du territoire
Les travaux ne seront pourtant pas cantonnés à l’Ile-de-France. La moitié du réseau, sur laquelle circulent 80% des trains, et qui a « souffert de sous-investissements pendant 30 ans », selon Jacques Rapoport, sera également modernisée. Mille kilomètres de voies seront renouvelées, contre 500 en 2005. Entre 2013 et 2020, 2,5 milliards d’euros y seront consacrés chaque année. Des rails, caténaires, ponts, signalisation, seront changés et modernisés. Des travaux d’accessibilité en gare et suppression de passages à niveaux seront également engagés. « Ce n’est pas normal qu’il y ait des équipements qui datent des années 30 », a réagi Jacques Rapoport.

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