Métro et RER : les lignes à risques en Ile-de-France

Le réseau de la capitale est exposé aux vols, celui de la banlieue aux agressions. Les usagers ont déposé 20 000 plaintes en 2007.

L’Observatoire national de la délinquance (OND) dévoile la géo­graphie des plaintes déposées en 2007 par les usagers du métro et du RER en Ile-de-France. Au palmarès des lignes à risques, la ligne 4, entre Porte-d’Orléans et Porte-de-Clignancourt, concentre, à elle seule, près d’un cinquième du total des vols commis dans le métro (1 372 vols sans violence et 169 vols violents en 2007). Elle est aussi la championne des violences et menaces (52 plaintes).

La ligne 1, entre La Défense et Château-de-Vincennes, la suit de près pour les vols (919 plaintes). Et la ligne 5, entre Bobigny et Place-d’Italie, pour les vols violents (130 plaintes). La ligne 13, entre Saint-Denis et Châtillon-Montrouge, s’illustre au plan des violences (44 agressions et menaces recensées). Il ne s’agit là que des faits portés à la connaissance des autorités. Selon l’OND, deux tiers des faits de violence ne sont généralement pas signalés.

Les criminologues de l’OND ont aussi porté leur regard sur la banlieue. Ils relèvent que les lignes A (Saint-Germain-en-Laye – Marne-la-Vallée) et B (Roissy – Saint-Rémy-lès-Chevreuse) sont surtout exposées aux vols sans violence, tandis que les lignes C (Versailles-Dourdan) et D (Orry-la-Ville – Melun) concentrent la moitié des violences commises dans le RER.

Sur les quelque 20 000 plaintes prises en compte dans cette étude, l’essentiel (70 %) portent sur des vols sans violence. Suivent les vols avec violence (23 %) et les violences physiques et sexuelles (7 %). Paris est plutôt exposée aux vols (68 % du total) et la banlieue aux agressions, l’usage de la violence y étant fréquent à l’occasion des vols. Les horaires les plus «criminogènes» se situeraient dans la fourchette d’affluence, de 17 à 21 heures.

Baisse de la délinquance

Plus étonnants sont les enseignements sur la physionomie des victimes. Car la proie idéale dans le métro n’est pas, comme certains le pensaient, de préférence une femme âgée, donc vulnérable. L’OND nous apprend, au contraire, que les victimes sont en majorité des hommes (53 %), surtout s’agissant des vols avec violences et des violences et menaces (73 %). Près d’une victime sur deux a moins de 30 ans.

Selon l’OND, un peu plus de 40 % des victimes de vol se sont vu subtiliser leur portable, souvent avec violence. Pour une victime sur trois, ce sont la carte bancaire, les papiers d’identité ou l’argent liquide qui disparaissent, souvent à l’occasion de vols à la tire. Les ados sont particulièrement exposés, puisque près de 78 % des hommes mineurs victimes de vols se font dérober leur téléphone portable et 16 % leur baladeur numérique. La plupart des vols ont lieu dans une rame alors que les violences se déroulent plutôt sur le quai ou dans la gare.

La délinquance dans les transports a cependant diminué de 15,6 % entre 2002 et 2007 en région parisienne. Selon la Préfecture de police de Paris, la baisse, attribuée à la création d’un service régional de police des transports, est même supérieure à 42 % dans la capitale.

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