Quelques infos sur le passage en force de SNCF et RFF

Le cadencement est l’un des grands projets du rail Français sur les années à venir, pas le plus médiatique (c’est moins visible qu’une nouvelle LGV !). A la base, l’idée est séduisante et permet d’avoir des heures de départ et d’arrivée identique d’heure en heure, ce qui permet une mémorisation plus facile, et un réglage facilité des correspondances, notamment cars – trains.
 
Dans les faits, et suivant une tradition bien de chez nous, le cadencement est fait pour les lignes à grandes vitesse, en se servant des transports de la vie quotidienne (TER et Transilien) comme variable d’ajustement.
 
Dès l’automne 2010, Guillaume Pépy, Président de la SNCF, a annoncé la couleur : « Concernant le cadencement, M. Pepy souligne que sa mise en oeuvre implique obligatoirement un allongement de quelques minutes de certains trajets (lignes N et U). Il souhaite, en lien avec RFF, pouvoir assurer un système robuste, au risque sinon, dès fin 2011, de faire face à une crise d’irrégularité sur les lignes N et U. »
 
Les premières maquettes horaires fournies fin 2010 par la SNCF aux autorités organisatrices ont reçu une réponse inédite : un courrier, daté du 28 janvier dernier, cosigné par 3 présidents de région : M. Huchon, président d’Ile de France, président du STIF ; M. Bonneau, président de la région Centre ; et M. Beauvais, président de la Basse Normandie (voir pièce jointe).

 
La région des pays de la Loire, également concernée par notre ligne a également fait part de son refus de procéder à des modifications horaires d’envergure avant 2017 (http://www.mobilicites.com/fr_actualites_ter—l-extension-du-cadencement-se-fera-a-petite-vitesse_0_77_865.html).
 
Le fait que la SNCF rende public des horaires (« encore provisoire ») totalement chamboulés avec ces temps de parcours rallongés semble bien attester d’un passage en force, alors même que le STIF n’a pas délibéré à ce jour sur une nouvelle grille horaire transilien, et avait même officiellement demandé, en janvier dernier, la reconduction à l’identique des horaires des lignes C, N et U pour l’horaire 2012.
 
RFF s’est en effet empressé d’aller plaider sa cause auprès du nouveau secrétaire d’Etat au Transport, M. Mariani, qui a porté une oreille attentive : « le cadencement doit se poursuivre » (http://www.mobilicites.com/fr_actualites_le-cadencement-des-trains–ca-s-explique_0_77_973.html)
 
RFF s’engage donc à communiquer « d’ici la fin de l’été » sur le bien fondé de ses projets. Il va en effet falloir une bonne dose de communication pour expliquer pourquoi, sur notre ligne, le cadencement va se traduire par une grille horaire encore moins lisible qu’aujourd’hui, des temps de trajet rallongés (et pas qu’un peu !) sans la moindre garantie d’amélioration en retour. Il n’y a aucun gain en desserte ou en fréquence qui ne permette, dans le projet de grille communiqué, de justifier les désagréments annoncés. La SNCF, à ce stade, ne prend aucun engagement sur une amélioration du confort ou de la régularité. Au contraire, on peut légitimement craindre, à l’instar de ce qui s’est passé en 2008, que la modification complète de la grille horaire, en cours d’année scolaire et universitaire, en période hivernale (exploitation rendue plus difficile) ne se traduise par un bazar monstrueux jusqu’à au moins fin janvier 2012.
 
Sauf à ce que la SNCF ne nous prouve le contraire, rien, dans le projet d’horaire 2012, ne permet d’entrevoir d’amélioration :
          Dès lors qu’il y a toujours autant de trains à se croiser à l’heure de pointe sur le nœud de Versailles, je ne vois pas en quoi allonger le temps de parcours va avoir la moindre incidence sur la régularité. Il y aura toujours la même probabilité que deux circulations entrent en conflit à l’approche de Versailles. Déjà, sur la grille horaire actuelle, les temps de parcours avaient été allongés à l’heure de pointe, sans incidence significative sur le respect des horaires. La seule solution efficace consiste, soit en des travaux d’infra (ou de signa) pour augmenter la capacité (long et onéreux), soit assumer une baisse du nombre de circulations à l’heure de pointe (c’est ce qui a été fait sur la partie nord du RER D). A l’heure creuse, le temps de parcours est allongé sans qu’on sache pourquoi, alors qu’à ce jour les horaires en heure creuse sont relativement bien respectés.
          Comme il y aura peu ou prou le même nombre de trains TER en circulation à l’heure de pointe, nous aurons les mêmes problèmes de matériel roulant qu’aujourd’hui
          Une refonte des horaires aurait pu être une occasion de remise à plat générale : tant qu’à rallonger les temps de parcours, si c’est jugé utile, n’est-il alors pas possible d’étudier l’arrêt de certains TER à Saint Quentin en Yvelines par exemple ?… ou bien d’apporter une réponse à de vieilles revendications comme l’allongement de la ligne U à Rambouillet (en supplément ou en substitution de la ligne N ?). Là, non, rien, pas de débat, c’est comme ça et ce n’est pas autrement.
 
Il serait urgent que RFF (et SNCF) comprenne qu’un échec sur cette première phase du cadencement National aura (surtout en année électorale !) des conséquences catastrophiques sur la poursuite d’un projet qui reste malgré tout porteur de réelles améliorations, à condition qu’il soit mené avec une réelle écoute des besoins des usagers.
 

NKR

0 Replies to “Quelques infos sur le passage en force de SNCF et RFF”

  1. Peut-être que le train laveur n'avait pas nettoyé les voies de dépassement… Enfin n'importe comment ils auraient pu retenir l'omnibus en gare de Chartres vu la détente horaire qu'ils ont rajouté, il l'aurait rattrapé son retard ! Heureusement que Monsieur Bouffard se donne tellement à fond pour la production qu'il n'a même plus le temps d'alimenter son blog ! Qu'est-ce que ce serait sinon ! 😀

  2. Et ce matin, apparemment à cause d'un rail cassé à Maintenon, l'omnibus 862416 a emprunté la voie de dépassement entre Maintenon et Épernon: DONC ELLE EST EN ÉTAT!

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